Au milieu de son cauchemar, Maurie répétait inlassablement : Je ne suis pas Dawna, je ne suis pas Dawna..., comme une formule magique capable de la ramener à la réalité. Pourtant, lorsqu'elle soulevait les paupières, elle ne retrouvait toujours pas la petite pièce de la pension irlandaise, dans laquelle elle s'était assoupie quelques minutes plus tôt, mais de nouveau la grande chambre luxueuse aux plafonds hauts ornés de moulures où on la prenait pour quelqu'un d'autre... Pour Dawna... Qui était Dawna ? Et pourquoi cette nourrice portant une fillette dans les bras, et cette infirmière dure et déplaisante s'évertuaient-elles à l'appeler ainsi ? En fait, plus Maurie tentait de les dissuader qu'elles faisaient erreur, plus l'infirmière lui intimait l'ordre de se coucher, la menaçant d'appeler un certain Olivier si elle n'obéissait pas. Seule la fillette semblait convaincue que Maurie n'était pas sa mère, et pleurait convulsivement. Mais l'enfant avait deux ans et ne pouvait pas parler... Maurie sentait les filets de l'horrible cauchemar se refermer doucement sur elle.